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Il est de ces jeux dont le souvenir reste ancré dans la mémoire collective, comme une balise émotionnelle pour toute une génération. The Elder Scrolls IV: Oblivion, sorti en 2006, est de ceux-là. Véritable révolution pour le monde ouvert occidental, il a marqué un tournant dans la conception des RPG. Presque vingt ans plus tard, Bethesda propose une version remasterisée, ambitieuse, visuellement somptueuse, pensée à la fois pour les nostalgiques et les curieux. Et si l’enchantement opère encore, l’expérience est entachée par une instabilité regrettable.
Dès les premières minutes, Oblivion Remastered saisit par la beauté retrouvée de Cyrodiil. Les paysages, autrefois un peu ternes et uniformes, explosent désormais de couleurs et de détails. Grâce à un nouveau moteur de rendu et à l’intégration des technologies modernes (ray tracing, éclairages volumétriques, textures 4K), chaque environnement prend vie. Les forêts bruissent au gré du vent, les reflets sur les rivières sont d’un réalisme bluffant, et les villes impériales arborent une architecture gothique réhaussée d’effets de lumière saisissants. Les visages, longtemps moqués pour leur aspect grotesque, ont été retravaillés avec soin. On distingue désormais des expressions crédibles, des regards vivants, et une diversité ethnique plus marquée entre les races. Cela dit, certaines animations faciales trahissent encore leur origine ancienne, et l’on sent que les fondations du jeu de 2006 n’ont pas été complètement reconstruites. Cela n’empêche pas le jeu d’être aujourd’hui superbe à parcourir, aussi bien à pied qu’à cheval, et ce sans sacrifier la fluidité. Sur PC haut de gamme comme sur consoles next-gen, Oblivion Remastered offre une expérience visuelle aussi somptueuse que stable… la plupart du temps.
Ce qui faisait la force d’Oblivion, c’était avant tout son atmosphère. Cette sensation unique de liberté dans un monde crédible, mystique, parfois inquiétant, souvent sublime. Ce remaster réussit l’exploit de préserver cet équilibre fragile, tout en sublimant certains éléments clés. La bande-son, toujours signée Jeremy Soule, a été réorchestrée avec des instruments live. Le résultat est tout simplement magnifique. Les thèmes iconiques, comme Peace of Akatosh ou Auriel’s Ascension, prennent une ampleur nouvelle, et renforcent l’immersion dans chaque recoin du continent. Les dialogues, bien que toujours très écrits, bénéficient d’une meilleure mise en scène. De nouvelles animations corporelles et des améliorations sonores donnent davantage de vie aux échanges avec les PNJ, même si certains doublages restent datés. L’univers de Cyrodiil, avec ses mythes, ses factions, et son lore incroyablement riche, captive toujours autant. Redécouvrir les quêtes de la Confrérie Noire ou les intrigues politiques de la Cité Impériale est un pur plaisir, même après toutes ces années.
Bethesda ne s’est pas contenté d’un simple lifting. Plusieurs systèmes de jeu ont été revus, parfois en profondeur. L’interface a été repensée pour s’adapter aux standards actuels : les menus sont plus lisibles, la navigation dans l’inventaire est plus fluide, et les cartes bénéficient désormais de filtres et d’un meilleur repérage. Le journal de quêtes a aussi été modernisé, facilitant la lecture et le suivi des objectifs, sans sacrifier la liberté d’exploration. Le level-scaling ce système qui ajustait le niveau des ennemis à celui du joueur a été partiellement repensé. Désormais, certaines zones sont volontairement plus dangereuses, ce qui rend l’exploration plus gratifiante et encourage la prudence. Cela permet aussi une courbe de progression plus cohérente, où l’on ressent une véritable montée en puissance. Malgré ces efforts, plusieurs aspects de la jouabilité restent figés dans le passé. Le système de combat, notamment, reste rigide et peu fluide. Les coups manquent d’impact, les esquives sont maladroites, et les affrontements à distance manquent de dynamisme. Cela ne rend pas le jeu mauvais loin de là , mais ces mécaniques vieillissantes peuvent dérouter les nouveaux venus, surtout après avoir goûté à des jeux comme Elden Ring ou The Witcher 3.
Là où Oblivion Remastered déçoit véritablement, c’est sur sa stabilité. Si l’enrobage est magnifique, il repose encore sur un moteur qui montre ses limites. Et malgré deux patchs majeurs depuis le lancement, de nombreux bugs subsistent. Certaines quêtes refusent de se déclencher ou de se terminer correctement, des PNJ disparaissent ou restent bloqués dans des cycles d’animation, et l’on recense encore quelques crashs, notamment dans les zones urbaines denses. C’est d’autant plus frustrant que ces problèmes ne sont pas toujours reproductibles. Une quête parfaitement fluide pour un joueur pourra être corrompue chez un autre. Cela renforce l’impression d’instabilité, et donne à ce remaster un côté « bêta publique » qui n’a pas sa place pour un jeu aussi attendu. On aurait aimé que Bethesda profite de cette version pour corriger une fois pour toutes les bugs les plus notoires du jeu original. Malheureusement, certains semblent gravés dans le code depuis 2006, comme si le remaster avait simplement peint une fresque magnifique sur un mur fissuré.
Malgré ses défauts, The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered reste une aventure inoubliable. C’est une célébration réussie d’un classique, un hommage soigné à un jeu qui a défini une époque du RPG. Si vous avez grandi avec Oblivion, ce remaster ravivera des souvenirs précieux, tout en vous offrant un confort moderne. Si vous découvrez le jeu pour la première fois, vous serez probablement charmé par la richesse de son monde, son atmosphère unique, et la liberté qu’il offre… à condition d’être indulgent avec ses mécaniques vieillissantes et ses bugs récurrents. En définitive, Oblivion Remastered n’est pas la révolution attendue, mais une très belle réinterprétation d’un classique. Une œuvre imparfaite, certes, mais profondément généreuse et toujours aussi fascinante.
Écrit par: Warmelin
Bethesda Oblivion The Elder Scrolls Xbox
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