Chronique : La Petite Sirène (2023) – Quand Disney replonge dans la magie en chair et en écailles

Sorti en 2023, le remake en prise de vues réelles de La Petite Sirène signe le retour d’un classique parmi les plus aimés de Disney, près de 35 ans après la sortie du film d’animation de 1989. Réalisé par Rob Marshall (Mary Poppins Returns, Chicago), ce nouveau voyage sous les mers ambitionne de redonner vie au conte avec une touche de modernité, tout en préservant l’esprit du dessin animé original.

Un océan d’émotions et de modernité

Le film reprend l’histoire bien connue d’Ariel, jeune sirène fascinée par le monde des humains. Déterminée à découvrir ce qu’il y a au-delà des flots, elle tombe amoureuse du prince Éric et fait un pacte risqué avec la sorcière des mers Ursula pour échanger sa voix contre des jambes humaines.

Ce qui frappe dans cette version, c’est la profondeur émotionnelle qu’apporte l’interprétation de Halle Bailey, véritable révélation du film. Sa voix envoûtante et son regard lumineux donnent à Ariel une force et une sincérité nouvelles, rendant le personnage plus complexe et inspirant que jamais.

Un casting en or et des performances marquantes

Halle Bailey brille littéralement dans le rôle principal, portée par une présence à la fois fragile et puissante. À ses côtés, Jonah Hauer-King campe un prince Éric plus développé que dans le film original, doté de ses propres rêves et d’une réelle personnalité.

Le duo fonctionne à merveille, et leur relation gagne en crédibilité et en romantisme.

Du côté des seconds rôles, Melissa McCarthy incarne une Ursula à la fois terrifiante et théâtrale, parfaitement dans la lignée de la version animée, tandis que Javier Bardem prête sa prestance au roi Triton. Les personnages animés en CGI – Sébastien, Polochon et Scuttle – apportent un humour fidèle à l’esprit Disney, même si leur rendu visuel a divisé certains spectateurs.

Une bande-son entre nostalgie et renouveau

Côté musique, on retrouve les morceaux mythiques d’Alan Menken et Howard Ashman : Part of Your World, Under the Sea ou Poor Unfortunate Souls résonnent avec une émotion intacte. De nouvelles chansons, écrites en collaboration avec Lin-Manuel Miranda (Hamilton, Encanto), enrichissent la narration et approfondissent les motivations des personnages, notamment Éric.

Un film fidèle mais audacieux

Visuellement, La Petite Sirène impressionne par ses effets aquatiques somptueux et ses décors immersifs. Rob Marshall signe une mise en scène fluide, pleine de couleurs et de mouvements, qui évoque autant la beauté que la dangerosité de l’océan.

S’il s’écarte peu du scénario original, le film modernise son message : Ariel n’est plus une jeune fille naïve fuyant son monde, mais une héroïne curieuse, courageuse et libre, prête à construire son propre destin sans renier ses origines.

Conclusion : une renaissance aquatique réussie

Malgré quelques longueurs et des effets spéciaux parfois discutables, La Petite Sirène version 2023 réussit son pari : celui de replonger les spectateurs dans un océan d’émotions et de nostalgie, tout en insufflant une touche de modernité et de diversité bienvenue. Halle Bailey porte le film avec un talent et un charisme indéniables, rappelant que les contes de fées peuvent évoluer sans perdre leur âme.

En somme, La Petite Sirène (2023) n’est pas qu’un simple remake : c’est une réinterprétation respectueuse et inspirée, qui redonne à ce classique toute sa magie – sous un nouveau jour et une nouvelle lumière.