Battlefield 6, un jeu graphiquement propre qui manque de nouveauté

J’ai joué à Battlefield 6. J’y ai même pris du plaisir, parfois. Les armes sont bien calibrées, les maps ont de la gueule, ça tire dans tous les sens, et quand tout s’aligne, on vit de vrais moments de tension ou de fun pur. Mais voilà… c’est tout. À aucun moment je n’ai été transcendé. À aucun moment je n’ai senti ce frisson qu’un bon Battlefield savait autrefois provoquer. Ce petit truc qu’on ressentait dans Bad Company ou même Battlefield 3. Aujourd’hui, on a l’impression que ces sensations ont été rangées dans une mallette… quelque part entre des liasses de billets et un tableau Excel.

 Un jeu qui marche, mais qui ne vit pas

Techniquement, Battlefield 6 tient la route. C’est beau, c’est fluide, et ça coche toutes les cases du FPS militaire moderne. Mais c’est aussi un jeu qui semble avancer sans âme, sans cœur. On a l’impression d’un copié-collé haute résolution, sans réelle nouveauté marquante. La bêta que j’ai testée m’a laissé cette impression : c’est propre, mais prévisible. On fait le job, on tire, on court, on respawn… mais rien ne marque. Ce n’est pas un mauvais jeu. C’est un jeu vide. Un jeu qui fonctionne mécaniquement, mais qui ne cherche plus à faire vibrer.

Le syndrome du multi tout-puissant

Encore une fois, tout tourne autour du multijoueur. C’est là que les éditeurs mettent leurs billes. L’expérience solo ? J’ai bien peur qu’elle soit là juste pour dire “regardez, on a pensé à vous”, tout comme l’a fait Black Ops 6 avec une campagne courte, fade, et oubliable. Je n’y ai pas encore mis les pieds, mais soyons honnêtes : je ne miserais pas grand-chose sur une histoire qui ne soit pas juste un prétexte à la poudre et aux explosions. On est loin du temps où même les FPS militaires savaient raconter quelque chose. Où l’on vivait de vraies campagnes épiques, ou même touchantes (Medal of Honor, Call of Duty 4, Battlefield: Bad Company…). Aujourd’hui ? Place au matchmaking, au grind, aux cosmétiques.

Une industrie qui essore ses franchises jusqu’à l’os

Ce que je ressens avec Battlefield 6, c’est ce que je ressens de plus en plus avec les grosses licences : une fatigue. Celle d’un modèle économique qui préfère refaire le même jeu, chaque année ou presque, avec plus de pixels et moins de passion. On a vu ça avec Assassin’s Creed, Halo, Call of Duty… et maintenant Battlefield. Des franchises qui avaient une âme, un univers, une identité, et qui sont devenues des machines à cash Et au milieu, il y a les développeurs. Ceux qu’on oublie souvent. Fatigués, pressés, enfermés dans des délais intenables. À force de leur interdire de créer et d’imaginer, on leur vole leur flamme et ça se ressent dans le jeu. Un Battlefield, ce n’est pas censé être juste un terrain de tir pour des pseudo “pro gamers” qui insultent tout le monde au micro avant de rage quit en deux minutes.

En conclusion : un jeu qui existe, sans exister vraiment

Battlefield 6 est un produit. Il est bien fait, oui. Il fonctionne, oui. Mais il ne me parle pas. Il ne me touche pas. Il ne me donne pas envie d’y revenir autrement que pour “passer le temps”. C’est un jeu qui dit : “Regarde, on est toujours là. Achète-moi.” Mais derrière les graphismes léchés et les armes brillantes, il manque l’essentiel : une âme.

 Un jeu comme un écho vide. Du bruit sans émotion. Un divertissement sans souvenir.

Note : 6/10 – Compétent, mais creux.