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Hot Wheels Let’s Race: Ultimate Speed

today24/10/2025 14

Arrière-plan
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Quand on parle de Hot Wheels, on pense avant tout à ces petites voitures colorées qui dévalaient des pistes en plastique orange, traversant des loopings improbables dans nos chambres d’enfants. Après le succès de Hot Wheels Unleashed, on pouvait craindre que l’éditeur n’ait plus grand-chose à ajouter à la formule. Et pourtant, Hot Wheels Let’s Race: Ultimate Speed tente de prendre un virage différent, en s’inspirant non pas de la réalité, mais de la série animée Hot Wheels Let’s Race diffusée sur Netflix. Une direction plus grand public, plus “cartoon”, qui cherche avant tout à séduire les familles et les jeunes joueurs. Mais entre accessibilité et répétitivité, le grand huit n’est pas toujours fluide.

Une mise en scène qui assume son côté dessin animé

Dès les premiers tours de piste, Ultimate Speed annonce la couleur : oubliez le réalisme et les sensations mécaniques, ici tout n’est que fun, vitesse et effets visuels. Les voitures rebondissent, dérapent, s’envolent, affrontent des monstres géants et franchissent des loopings aussi absurdes que spectaculaires. L’univers reprend les personnages de la série animée Coop, Spark, Axle ou Brights et transforme chaque course en un petit épisode interactif. Les circuits, au nombre d’une douzaine, se déroulent dans des décors exagérés : volcans, laboratoires, villes futuristes ou déserts mécaniques. Visuellement, c’est plutôt réussi. Le style cartoon est assumé, les couleurs claquent, les effets de boost en mettent plein la vue et l’ensemble tourne correctement sur consoles modernes. Certes, on ne peut pas parler de prouesse technique le jeu ressemble davantage à un titre mobile gonflé aux amphétamines qu’à une production next-gen mais l’ambiance “jouet vivant” est fidèle à l’esprit Hot Wheels. Les enfants seront conquis, les adultes souriront. Et dans ce genre de jeu, c’est déjà une petite victoire.

Un gameplay arcade pur jus

Côté sensations, Let’s Race: Ultimate Speed n’a rien d’une simulation. On parle ici d’un jeu 100 % arcade, pensé pour être immédiatement fun, sans la moindre friction. Les voitures accélèrent comme des fusées, les virages se négocient en glissant, et les boosts s’enchaînent dans un ballet d’étincelles. Chaque véhicule possède ses propres statistiques vitesse, maniabilité, boost  mais la différence reste assez mince. L’objectif, c’est avant tout de rester en piste et d’utiliser le turbo au bon moment pour ne pas se faire éjecter. La grande nouveauté vient de l’ajout des “boss battles” : à intervalles réguliers, le joueur se retrouve face à des adversaires titanesques, souvent tirés de la série animée, comme un serpent géant ou un robot destructeur. Ces séquences cassent un peu la routine et offrent un vrai moment de spectacle, bien que leur intérêt ludique reste limité : il s’agit plus d’éviter les obstacles que de livrer un vrai combat.

Les développeurs ont également inclus plusieurs modes de jeu :

  • Racing Camp, qui fait office de tutoriel évolutif,

  • Cup Champ, le mode championnat classique,

  • Speed Trials, sorte de contre-la-montre,

  • Free Race, pour des parties rapides,

  • Et surtout le Track Builder, un éditeur de circuits très complet.

Ce dernier mérite qu’on s’y attarde. L’outil permet de créer ses propres pistes à partir de dizaines d’éléments rampes, loopings, pièges, tremplins dans une interface simple et efficace. Pas besoin d’être ingénieur pour imaginer des tracés farfelus : en quelques minutes, on obtient une piste jouable et parfois hilarante. Si le jeu ne propose pas de partage en ligne (un vrai manque), cette dimension créative offre au moins une bonne dose de rejouabilité.

Multijoueur old-school

Dans un monde où la plupart des jeux de course misent tout sur le online, Ultimate Speed fait le pari inverse : du multijoueur, oui, mais en local uniquement. Jusqu’à quatre joueurs peuvent s’affronter en écran partagé, comme au bon vieux temps de la PS2. Et honnêtement, c’est peut-être là que le jeu se révèle le plus amusant. À plusieurs sur le même canapé, les loopings deviennent des fous rires, les boosts déclenchent des insultes joyeuses et la surenchère visuelle prend tout son sens. C’est d’autant plus frustrant que l’absence totale de mode en ligne prive le jeu d’une longévité naturelle. Une fois les douze circuits maîtrisés et les quelques coupes terminées, l’intérêt s’effrite rapidement. Le système de progression basé sur des badges et des récompenses tente de prolonger la durée de vie, mais on sent vite les limites du contenu. On aurait aimé un mode online léger, au moins pour comparer ses temps ou affronter des inconnus.

Une conduite plaisante, mais sans profondeur

Manette en main, Hot Wheels Let’s Race fait le job. La conduite est fluide, réactive et suffisamment nerveuse pour entretenir le plaisir immédiat. On glisse facilement, on enchaîne les boosts, on ressent une petite montée d’adrénaline quand on décolle d’une rampe géante. C’est fun, indéniablement. Mais passé le premier frisson, le gameplay montre vite ses limites. Les véhicules se ressemblent un peu trop, la physique ne varie quasiment jamais, et la difficulté reste très tolérante, même dans les dernières coupes. Le jeu vise clairement un jeune public, et les amateurs de challenge risquent de s’y ennuyer rapidement. Aucune véritable courbe d’apprentissage, aucun système de progression technique : tout repose sur la vitesse et les réflexes. On ne maîtrise pas sa voiture, on la subit avec bonheur pendant quelques heures, puis on passe à autre chose.

Un contenu correct mais pas renversant

Douze circuits, une trentaine de véhicules, plusieurs modes et un éditeur de piste : sur le papier, Ultimate Speed propose un contenu honnête. Mais quand on gratte un peu, on se rend compte que la variété n’est pas au rendez-vous. Beaucoup d’environnements se ressemblent, certaines pistes recyclent des éléments entre elles, et le nombre total de voitures paraît un peu chiche pour une licence aussi vaste que Hot Wheels. Le jeu tente de compenser par la personnalisation : on peut modifier la couleur de sa voiture, ajouter des autocollants ou débloquer de nouvelles pièces en progressant. C’est sympathique, sans plus. On sent une volonté d’en faire un “jeu-spectacle” plutôt qu’un jeu de collection. Ceux qui espéraient retrouver le plaisir de Hot Wheels Unleashed avec ses centaines de modèles risquent donc d’être un peu déçus.

Technique et ambiance sonore

Techniquement, Ultimate Speed reste modeste. Les textures sont simples, les effets lumineux parfois grossiers, mais l’ensemble reste lisible et fluide. L’important, c’est la sensation de vitesse, et de ce côté-là, le jeu s’en sort bien. Les effets de motion blur et les boosts contribuent à cette impression de déferlante constante. Les temps de chargement sont courts, et le moteur graphique tient la route, même sur Switch, ce qui mérite d’être salué. Côté son, rien de transcendant : des musiques électroniques standardisées, un mixage énergique, et des bruitages de moteurs caricaturaux. On est loin des ambiances racées d’un Trackmania ou d’un Mario Kart 8 Deluxe, mais l’ensemble colle au ton du jeu : simple, explosif et sans prise de tête.

Une vision du fun assumée, mais limitée

Il faut être clair : Hot Wheels Let’s Race: Ultimate Speed n’est pas un jeu de course pour les puristes. C’est un titre pour les enfants, pour les soirées familiales ou pour quiconque veut s’amuser sans se poser de questions. Dans cette optique, il remplit sa mission. Le gameplay est immédiat, la direction artistique cohérente, et la promesse de fun instantané est tenue. Mais impossible d’ignorer ses limites. Le manque de challenge, l’absence d’online, la faible profondeur de conduite et le contenu restreint empêchent le jeu de viser plus haut. Là où Hot Wheels Unleashed avait surpris en transcendant le jouet, Let’s Race se contente d’en reproduire la surface. Un bon divertissement, pas une grande course.

Conclusion

Hot Wheels Let’s Race: Ultimate Speed est une explosion de couleurs, de loopings et de bonne humeur. Un jeu simple, généreux et sincère, qui assume pleinement son statut de divertissement familial. Les plus jeunes y trouveront un plaisir immédiat, les nostalgiques quelques éclats de rire, et les puristes… un peu de frustration. Un titre qui fait ce qu’il promet ni plus, ni moins.

Écrit par: Warmelin

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