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AnimKids
Sorti le 4 septembre 2025 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S, Hell is us est développé par Rogue Factor et édité par Nacon. Derrière ce projet, on retrouve Jonathan Jacques-Belletête, ancien directeur artistique sur Deus Ex, ce qui pose immédiatement une ambition artistique et narrative forte. Le jeu nous plonge dans un monde en guerre, mais pas seulement. Il brouille les frontières entre réalité et surnaturel, entre traumatisme humain et horreur cosmique, pour offrir une aventure à la fois déroutante et oppressante. Et autant le dire d’emblée : Hell is us n’est pas un jeu qui cherche à séduire tout le monde. Il a une identité marquée, parfois rugueuse, mais souvent fascinante.
Le cadre du jeu, Hadéa, est un pays fictif déchiré par une guerre civile sanglante. Deux factions ennemies s’y affrontent, pendant qu’une catastrophe mystérieuse « la Calamité » a ouvert la porte à des créatures surnaturelles, les Hollow Walkers. Ces entités, nées des émotions humaines, hantent le territoire et transforment chaque déplacement en potentiel cauchemar. Le joueur incarne Rémi, un homme revenu clandestinement sur sa terre natale après des années d’absence. Son but : retrouver ses parents disparus et comprendre les secrets de son passé. Mais rien n’est simple dans Hadéa. Le pays est fragmenté, dangereux, rongé par la peur et la méfiance. Et l’aventure de Rémi devient rapidement une quête à la fois personnelle et métaphysique, où guerre, trauma et créatures surnaturelles s’entremêlent pour former un récit lourd et immersif. L’ambiance est clairement l’une des grandes forces du jeu. Tout est pensé pour peser sur les épaules du joueur : la lumière blafarde, les paysages détruits, le silence ponctué d’échos lointains, la musique discrète mais glaçante… Hell is us ne fait aucun cadeau et installe une atmosphère où chaque pas peut être le dernier.

L’un des choix les plus radicaux du jeu est l’absence quasi totale de guidage. Pas de carte détaillée, pas d’indications claires, peu de repères. Le joueur doit écouter les dialogues, observer les panneaux, fouiller les moindres recoins pour trouver où aller et comment progresser. C’est immersif, oui, mais aussi déroutant. On passe parfois de longues minutes à chercher le bon chemin ou l’indice manquant. Les combats, eux, s’inspirent des mécaniques de type “souls-like” sans en reprendre toute la rigidité. On y retrouve une gestion de l’endurance, des parades, des esquives et des attaques lourdes ou rapides. Les Hollow Walkers sont coriaces, les affrontements demandent du timing et un minimum de stratégie, d’autant que le soin ne se fait pas via de simples potions : il faut accomplir de bonnes séquences d’attaques pour regagner de la santé. Une idée qui pousse à rester agressif, mais qui peut frustrer lors des combats les plus difficiles. Un petit drone accompagne également le joueur, capable au départ de distraire les ennemis, puis de se perfectionner pour offrir de nouvelles options tactiques. C’est un ajout intéressant qui donne un peu de variété, même si on aurait aimé que son rôle prenne encore plus d’importance dans l’aventure. Côté quêtes, Hell is us ne se limite pas à la trame principale. Les missions secondaires, souvent liées à des mystères ou à l’aide apportée à des PNJ, enrichissent l’univers et dévoilent des fragments de l’histoire d’Hadéa. Les énigmes sont bien pensées, parfois corsées, et demandent au joueur d’être attentif : un code griffonné sur un mur, une conversation entendue par hasard, une lettre trouvée dans une maison abandonnée… Rien n’est là par hasard.

Sur le plan visuel, Hell is us frappe fort. Le jeu n’est pas un monstre technique à la pointe de tout, mais il sait créer des environnements marquants. Les ruines, les villages fantômes, les forêts embrumées, tout respire la désolation. Les effets de lumière, notamment au crépuscule ou sous la pluie, participent à cette sensation de malaise permanent. La bande-son mérite aussi d’être saluée. Les musiques sont discrètes, parfois à peine perceptibles, mais elles savent surgir pour souligner les moments clés. Les bruitages, eux, contribuent à renforcer le sentiment d’oppression : un cri lointain, un battement sourd, un souffle inquiétant derrière une porte close… Rien que pour cette ambiance sonore, le jeu vaut déjà le détour. En revanche, l’interface et la lisibilité ne sont pas parfaites. Les textes sont parfois petits, les menus peu pratiques, et l’absence d’outils modernes de navigation en frustrera plus d’un. Ce sont des choix assumés, mais qui peuvent finir par lasser.

Malgré ses qualités, Hell is us n’est pas exempt de reproches. Le manque de repères peut transformer l’exploration en errance frustrante. Les combats, bien que nerveux, manquent parfois de variété, et certains boss recyclent un peu trop les mêmes schémas. L’absence de carte ou d’indications claires divisera forcément les joueurs : certains adoreront la sensation d’aventure pure, d’autres décrocheront par lassitude. Enfin, le ton très sombre du jeu peut peser. C’est une œuvre sérieuse, souvent dure, où les touches d’humour ou de légèreté sont quasi inexistantes. Là encore, ce n’est pas un défaut absolu, mais cela limite son attrait à un public précis, amateur d’ambiances pesantes et de récits tragiques.
Hell is us n’est pas un jeu parfait. Il a ses lourdeurs, ses zones d’ombre, ses moments de frustration. Mais il propose une expérience différente, exigeante, qui ne prend jamais le joueur par la main. Son univers dense, sa direction artistique soignée et sa narration sombre en font une œuvre marquante pour qui accepte de s’y plonger pleinement. Ce n’est pas une aventure pour tout le monde. Les amateurs d’action rapide, de clarté et de confort risquent de s’y perdre parfois au sens propre. Mais ceux qui aiment l’exploration minutieuse, les récits tragiques et les mondes hostiles y trouveront une expérience singulière, qui continue de hanter longtemps après avoir éteint la console.
Écrit par: Warmelin
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