Formula Legends

Dès les premières minutes passées au volant dans Formula Legends, on ressent immédiatement l’engagement de 3D Clouds pour proposer une expérience de course automobile immersive. Le jeu propose un mélange séduisant : des graphismes convaincants, une physique parfois réaliste, des modes variés, le tout saupoudré de belles promesses. Mais derrière cette façade se cachent aussi des déséquilibres, des frustrations, et un manque de finition sur certains points. Mon avis reste donc mitigé : Formula Legends est un jeu de course très valable, mais il lui manque encore un peu de peaufinage pour atteindre ses ambitions.

L’immersion visuelle

Sur le plan graphique, Formula Legends fait bonne figure. Les textures, le rendu des voitures, les effets de lumière (reflets, ombres, gestion du soleil ou des éclairages artificiels) sont généralement bien réalisés. Lorsque la lumière du jour filtre à travers les arbres ou que la piste se pare des reflets du bitume mouillé, l’effet immersif fonctionne. Les cockpits, bien que perfectibles, offrent une profondeur satisfaisante. Les environnements circuits européens souvent sont bien modélisés, les détails de bord de piste, les tribunes, les zones de dégagement, tout cela contribue à une ambiance crédible.

La variété de gameplay

Le jeu propose plusieurs modes : carrière, courses rapides, contre la montre, et parfois des défis ou épreuves spéciales. Cela aide à diversifier les plaisirs. On peut personnaliser les réglages des voitures, ajuster les suspensions, les pneus, etc. Pour les amateurs de pilotage, cette personnalisation est appréciable : on sent que les choix ont une incidence. De plus, les conditions météo variables ou les heures de la journée modifiables sont un plus : piloter au coucher du soleil ou sous un ciel couvert change réellement la perception, même si cela n’influence pas toujours la physique. Malgré l’orientation simulation légère, Formula Legends ne se perd pas dans la complexité absconse : les novices peuvent trouver leurs marques. Il y a souvent des aides à la conduite (assistance au freinage, stabilité, trajectoire conseillée, etc.), qui permettent de s’amuser dès le départ. On ne se sent pas écrasé par la difficulté ce qui est un bon choix pour un public large. Par ailleurs, le jeu est assez intuitif dans ses menus, sa progression, et ses interfaces.

Ça manque de punch

C’est sans doute le point le plus délicat. Par moments, la physique de la voiture est très convaincante : les virages serrés demandent de doser le freinage, de gérer le survirage ou le sous-virage, les pneus chauffent, etc. Mais d’autres fois, la voiture semble flotter, ou répondre de façon trop permissive. On perd la cohérence : dans une même course, on peut avoir un virage très réaliste, puis un autre où la suspension paraît rigide, le grip bizarre, l’impression qu’on survole la route au lieu de la sculpter. Ces variations nuisent à l’immersion, surtout pour ceux qui s’attendent à un pilotage pur. Les adversaires contrôlés par l’ordinateur présentent des comportements parfois frustrants. Parfois très agressifs, souvent trop passifs, parfois incohérents : certains concurrents collent au pare-chocs, d’autres semblent ralentir sans raison apparente dans une ligne droite. Dans les courses où on espère un challenge, on est parfois déçu parce que l’IA ne pousse pas assez ou ne restitue pas un sentiment de bagarre crédible. À l’inverse, dans certaines situations, l’IA commet des erreurs farfelues ou des collisions bêtes. Même si visuellement le jeu s’en sort bien, on note quelques bémols techniques. Sur certaines plateformes, des chutes de framerate surviennent lorsqu’il y a beaucoup de monde autour de vous ou lorsque les effets météo sont prononcés. Les temps de chargement peuvent être longs entre les circuits, ou pour charger des textures très détaillées. On observe aussi quelques bugs collisions qui se déforment, surfaces glissantes mal calibrées, effets de particules qui apparaissent tardivement. Rien de rédhibitoire, mais sur un titre publié dans un contexte compétitif ou exigeant, cela compte. Au début, on est motivé par la carrière, les classements, les défis. Mais après plusieurs heures, le jeu révèle ses limites : nombre de circuits limité, peu de modèles de voitures variés, peu d’innovations après les premières campagnes. On finit par ressentir une répétitivité : les parcours commencent à se ressembler, les sensations, malgré les réglages, à s’uniformiser. Sans mises à jour ou DLC marquants, le jeu pourrait perdre une partie de son attrait.

Verdict

Formula Legends est une expérience globalement satisfaisante pour les amateurs de courses automobiles qui ne recherchent pas une simulation ultra-réaliste, mais veulent être pris dans l’action, ressentir la vitesse et les trajectoires. Pour sa direction artistique, son ambiance et ses quelques bons moments de pilotage, il mérite d’être joué. Mais il ne parvient pas toujours à stabiliser tous ses éléments : la physique, l’intelligence artificielle, la constance visuelle et technique. Si je devais donner une note (sur 10), je placerais Formula Legends autour de 6,5 à 7 : un jeu au-dessus de la moyenne, avec de vrais atouts, mais encore avec une marge d’amélioration non négligeable. En conclusion, Formula Legends est un jeu de course plaisant, qui remplira son rôle pour ceux qui veulent s’amuser sans trop se prendre la tête, avec des aspirations réalistes mais modérées. Il frôle régulièrement l’excellence, mais trébuche sur des détails qui auraient pu être soignés davantage. Si 3D Clouds continue à le soutenir, corriger ses défauts et enrichir son contenu, le titre pourrait facilement devenir une valeur sûre du genre. Pour l’instant, il reste une promesse partiellement tenue.