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Avec Echoes of the End, le petit studio islandais Myrkur Games se lance dans le grand bain avec une promesse alléchante : nous plonger dans une aventure fantasy à la fois intense, émotive et visuellement splendide. Mélange de combats, d’énigmes et de narration ambitieuse, le jeu nous emmène dans le monde d’Aema, une terre balayée par les vents, sculptée par les glaciers et rongée par les conflits. Après plusieurs heures manette en main, on vous dit si ce premier essai parvient à tenir ses promesses… ou s’il se perd en chemin.
Dès les premières minutes, Echoes of the End nous met dans la peau de Ryn, une jeune femme dotée de pouvoirs surnaturels hérités des mystérieux “Vestiges”. Son frère, capturé par une faction ennemie, devient le moteur d’une quête qui la mènera bien au-delà d’une simple mission de sauvetage. Très vite, on comprend que les Vestiges et le destin d’Aema sont liés à une intrigue plus vaste, où se mêlent guerres, trahisons et secrets enfouis. Le récit se déroule en dix chapitres, chacun proposant un mélange de cinématiques, de dialogues et de phases de gameplay. La narration se veut intimiste tout en s’ouvrant à des enjeux plus larges, et c’est probablement là l’une des grandes forces du jeu. Les relations entre Ryn et les personnages secondaires, notamment Abram le compagnon érudit, sont plutôt bien écrites. Certains moments émotionnels fonctionnent vraiment, notamment vers la seconde moitié de l’aventure, quand les révélations s’enchaînent et que la frontière entre bien et mal devient plus floue. On ne va pas se mentir : le scénario n’invente pas la poudre. La quête du proche disparu, les héros en proie à des pouvoirs trop grands pour eux, les factions rivales… On a déjà vu ça mille fois. Mais l’écriture, parfois poétique, et surtout le décor nordique qui enveloppe le tout, confèrent à l’histoire une identité qui fonctionne plutôt bien.

Côté gameplay, Echoes of the End alterne trois grandes mécaniques : exploration, énigmes environnementales et combats. Sur le papier, rien de révolutionnaire, mais la promesse d’un rythme varié est bien tenue. L’exploration se fait dans des environnements semi-ouverts : pas de monde gigantesque façon open world, mais des zones suffisamment larges pour donner envie de fouiner un peu. Les paysages sont sublimes, on y reviendra, et la traversée se fait à l’aide de quelques capacités simples mais efficaces : escalade, dash, grappin, passages étroits, et plus tard quelques pouvoirs magiques pour franchir des obstacles. Les développeurs ont clairement voulu qu’on s’imprègne de l’atmosphère, et ça marche : certains panoramas donnent envie de poser la manette juste pour regarder. Les énigmes, elles, reposent sur l’observation et l’interaction avec l’environnement : déplacer des blocs, activer des mécanismes dans le bon ordre, utiliser les pouvoirs pour créer des ponts ou stopper le temps… Rien de bien complexe, mais elles offrent des respirations bienvenues entre deux affrontements. Les combats, justement, constituent sans surprise le cœur du gameplay. Ryn manie à la fois une lame et ses pouvoirs de Vestige, ce qui donne un système hybride mêlant corps-à-corps et attaques magiques. On peut esquiver, parer, lancer des projectiles d’énergie… Les premiers affrontements sont plaisants, mais on regrette vite un manque de variété. Les combos sont limités, les ennemis un peu trop répétitifs, et hormis quelques boss plus inspirés, on finit par avoir l’impression de refaire les mêmes combats en boucle. Dommage, car le potentiel était là, notamment avec les pouvoirs qui se débloquent trop lentement pour vraiment renouveler la formule.
S’il y a bien un domaine où Echoes of the End frappe fort, c’est sur le plan visuel. Les paysages inspirés de l’Islande sont absolument superbes : glaciers étincelants, volcans en fusion, forêts embrumées, cités en ruines… On sent une vraie recherche esthétique, avec des jeux de lumière et des effets météo qui subliment l’exploration. Par moments, le jeu atteint un niveau de poésie visuelle qui rappelle des titres comme Hellblade ou God of War. La bande-son accompagne parfaitement cette atmosphère, avec des thèmes tantôt épiques, tantôt mélancoliques, qui renforcent l’immersion. Les doublages, eux, sont corrects sans être mémorables : certains personnages sonnent justes, d’autres un peu plus caricaturaux. En revanche, tout n’est pas parfait techniquement. Quelques bugs viennent gâcher l’expérience : collisions hasardeuses, PNJ coincés, scripts qui ne se déclenchent pas… Rien de catastrophique, mais suffisamment pour sortir parfois le joueur de son immersion. Le framerate connaît aussi quelques baisses lors de scènes chargées, surtout sur consoles, même si des patchs sont déjà prévus.

Là où le bât blesse, c’est sur le rythme global de l’aventure. Les premières heures sont volontairement lentes, entre tutoriels et combats basiques, ce qui peut donner une impression de démarrage laborieux. On sent que le jeu prend son temps pour poser ses mécaniques et introduire l’univers, mais cette approche a un prix : certains joueurs pourraient être tentés de décrocher avant que le récit ne décolle vraiment. Au fil des chapitres, le jeu alterne entre des phases narratives intenses et des séquences d’action, mais cette alternance n’est pas toujours parfaitement équilibrée. Parfois, on passe d’un moment contemplatif où l’on admire les paysages à une succession de combats assez génériques, sans véritable transition, ce qui peut créer une rupture d’immersion. La linéarité accentue cette impression : les zones sont relativement guidées, avec peu de liberté dans la manière de les explorer ou d’aborder les situations. Pourtant, cette structure permet au moins au scénario de rester cohérent et à l’histoire de progresser sans détour inutile. On apprécie également que le jeu sache proposer des respirations grâce à ses énigmes et ses phases d’exploration, mais la variation dans l’intensité des moments de jeu reste inégale. Dans l’ensemble, le rythme en dents de scie ne gâche pas l’expérience, mais il impose une certaine patience au joueur pour profiter pleinement de ce que le monde et la narration ont à offrir.

Malgré ses défauts, Echoes of the End reste une expérience remarquablement prometteuse pour un studio indépendant. L’univers, l’histoire et l’ambiance sont solides et témoignent d’un vrai souci de création et d’identité. Le soin apporté aux environnements, aux panoramas et aux ambiances sonores confère au jeu une dimension immersive qui compense largement certaines limites techniques ou de gameplay. On sent que chaque détail a été pensé pour renforcer l’expérience et captiver le joueur, de la conception des cités en ruines aux passages les plus sauvages de la nature. Le jeu ne révolutionne pas le genre, mais il pose une base suffisamment solide pour envisager l’avenir avec confiance. Les mécanismes de combat, bien que perfectibles, laissent entrevoir un potentiel certain pour des suites ou des mises à jour. L’équilibre entre exploration, énigmes et action, même imparfait, montre que le studio maîtrise déjà les codes d’une aventure narrative et immersive. On en ressort avec l’impression que Myrkur Games a livré plus qu’un simple premier jeu : un univers à développer, une aventure capable de captiver un public sensible à la beauté, à l’émotion et à l’identité propre d’un monde fantastique. C’est cette audace et cette cohérence globale qui font de Echoes of the End une première pierre prometteuse dans le paysage vidéoludique actuel.
Echoes of the End n’est pas le coup d’éclat qui allait révolutionner le genre, mais il reste une belle réussite pour un premier titre. Oui, tout n’est pas parfait : les combats manquent de variété, le rythme connaît quelques creux, et le jeu aurait mérité un polish technique supplémentaire. Mais malgré ces défauts, il parvient à embarquer le joueur grâce à son univers envoûtant, sa direction artistique somptueuse et son histoire touchante. Aujourd’hui, après plusieurs heures passées sur Aema, le constat est clair : Echoes of the End ne rivalise pas encore avec les plus grands, mais il s’impose comme une aventure solide, honnête et parfois même mémorable. Une expérience à conseiller à ceux qui aiment se laisser porter par une histoire forte et une ambiance soignée, même si le gameplay n’atteint pas toujours les sommets.
Écrit par: Warmelin
Echoes of the End Myrkur Games Plaion
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